Registres paroissiaux
Le chemin 1842


Le, 21 mars 1842,

Monseigneur,

Le Conseil Municipal de ma commune a, il y a peu de temps, par une délibération, décidé que le chemin du bourg de Pruniers à la rivière serait redressé et agrandi. Il en résulte qu'on va en deux endroits arracher la haie du près de la cure pour donner au chemin la largueur de 18 pieds. On prendra peut être une toise ou deux de terrain. Ce sera donc peu de chose. Le plus grand tord que l'on fera sera d'arracher la haie qui sert de clôture dans un endroit très fréquenté des bestiaux.

Sur la haie que l'on va arracher il y a plusieurs vieux troncs d'ormes creux et n'ayant plus que l'écorce. Je pense qu'on pourra peut être en arracher environ 7 à 8 pieds. On pense, du reste, que ces vieux arbres de bien peu de valeur devaient appartenir à la commune.

Cependant sous la proposition du maire et de Monsieur Chênemoireau, procureur du Roi à Vendôme, et après avoir consulté à la sous préfecture, le Conseil a décidé à l'unanimité que ces arbres, qui ne sont propres qu'à faire du feu, me resteraient. Mais ils prendraient en même temps une pièce de plus de terrain en profondeur sur à peu près une longueur de deux toises à cause d'un détour qui sera difficile sans celà et après que le chemin de passe pas tout a fait si près du mur du cimetière.

Le terrain est peu de chose et ce n'est pas la peine, je pense, d'élever un conflit. Les arbres produisent tous les ans quelques branches à couper, mais il en meurt tous lesans, tant ils sont vieux. Le plus coûteux sera de planterune haie vive et d'en entretenir une morte pendant plusieurs années jusqu'à ce que la vive puisse crôitre. Les vieux arbres dédomagerons un peu de ces frais, mais ils valent peu.

J'ai demandé quelques jours pour répondre, jusqu'à ce que je puisse recevoir la réponse de votre grandeur. Dans le cas où votre grandeur y consentirait, j'arracherais moi-même les arbres et la haie afin que je puisse la refaire avant la pousse des foins et de la luzerne et que les épines ne soient gâtées ni par les hommes.

Retour