Deux Prunellois dans les sables du désert

Le vieux Land Séries IIA conduit deux Prunellois dans les sables du désert. Quand je suis sorti pour la 1ère fois, c'était en 1972. Les pistes étaient faites pour moi. Mon nom : Land Rover Séries IIA de 1972. Mon moteur, un diesel 2,1/4, avalait les cailloux, les bourbiers, les chemins et les sables sans problème. Pas rapide, mais costaud ! Je ne me souviens pas de mon premier propriétaire sauf que nous avons beaucoup voyagé. Par contre, les derniers propriétaires, un couple de jeunes baroudeurs m'avaient conduit jusqu'en Asie puis en Mauritanie. Il avait fallu me refaire ensuite une jeunesse, non que je fusse malade, mais après tous ces tours et détours, je manquais un peu de souffle ! Et mon moteur de 63 chevaux n'a pas été mis au point par Gordini. Donc, une fois retapé, j'espérais passer une retraite peinarde après presque 40 années de bons et loyaux services. Et quand j'ai vu les deux retraités Jean et Denise Alba me prendre sous leur protection, j'ai pensé, « Chouette, à leur âge, ils vont me faire découvrir les chemins de Sologne entre 2 parties de scrabble. Pas de quoi s'inquiéter !» Ah si j'avais su ! Un premier voyage au sud Maroc sur pistes pas trop difficiles il y a 4 ans. Bon début prometteur. Et là, démontage du véhicule, Jean me gratte le ventre, me repeints le châssis. La carrosserie est remise à EURL Marc Perrier, pour une peinture « jaune Sahara », tout un programme. Et pour l'électricité Claude Choplin, le Mac Gayver de l'Oméga*, fait les branchements. Et une fois tout fini, en route à nouveau vers le sud Maroc. Seuls cette fois, car personne ne peut les accompagner. Des pistes dures. Ah bravo, comme retraite, il y a mieuxsable, cahoter sur des pistes . 5000km en un mois, c'est déjà pas mal à 70 km/h, mais en plus ils me font traverser des oueds, franchir des fossés, plonger dans les vents de caillouteuses aussi tranchantes que des lames de rasoirdroit, a dit Jean ». Comment . Et après cela, le désert où il n'y avait aucune trace. A gauche, à droite, moi je ne voyais rien. « Tout peutpistes difficiles du grand sud, -il savoir ? C'est vrai qu'à gauche, c'était l'Algérie, sa frontière et paraît-il encore des mines cachées?

Et j'ai oublié de vous dire qu'en arrivant dans les le GPS tout neuf sdit un jeune guide, avec un 'est arrêté ! Je me voyais mal parti dans cette portion du parcours. Là, le vent de sable m'a aidé. « Cela peut durer 2 jours ou 1 semaine, à vcompenser, que découvrir une piste éhicule comme le votre, seuls sur la piste, vous n'y arriverez pas ». Nous l'avons écouté heureusement. Mais Denise n'a rien trouvé de mieux pour grimpant sur la montagne pierre de l'autre côté. Des virages que ! Un sentier de chèvres. Une heure pour monter à 1000m en 3 km avec le ravin à 10 cm des roues d'un côté et le mur de jEtonnez-vous qu'avec un tel traitement, 'ai dû reprendre à 3 fois pour tourner. Et la descente, pas mieux !!! 10 km que j?ai parcouru en plus de 2 heures, c'est dire. Quelques problèmes. jun pneu, perdu mon éclairage, bouché ?ai écrasé mes lames de suspension arrière qui n'étaient pas brillantes c'est vrai, cassé le support radiateur, cassé le tube d'échappement, éclaté tous mes filtres avec la poussitrès serviables, tout s'est arrangé ère, cassé un roulement de roue avant. Mais comme les Marocains sont des débrouillards de première et qu'ils sont ensuitejeunes. Vous pensez si j'étais fier . Les Marocains étaient étonnés de me voir sur les pistes. Pouce levé, ils me félicitaient, les gens d'un certain âge, bien sûr, mais également les car je faisais aussi bien que les gros ensablé la première fois sur une 4x4 assoiffés, trainant les hordes de touristes climatisés et mal polis derrière leurs vitres fermées. Et si Jean m'a dunemonstrueuses se sont plantés ! , car il n'avait jamais conduit de Land, il est passé ensuite à travers les dunes sans problèmes et même là où 2 autres Japonisteries ou Corenisteries Enfin jme reposer ! Jean Denise Alba 'ai été gentil, comme dit une copine que je connais, et je les ai ramené jusque dans leur Sologne. Pourvu qu'ils soient bien fatigués et que je puisse et le Land Séries 109 SW de 1972.

*L?Oméga de Sologne est association de Véhicules Anciens présidée par Jean Alba dont fait partie Claude Choplin.

O TEMPORA ! O MORES ! Le temps a passé, mon premier séjour de professeur au Maroc date de 1962 à 1971. A cette époque, sur les pistes, lorsque l'on croisait un véhicule, on s'arrêtait et on se saluait pour échanger les renseignements sur les pistes. Ou même pour le simple plaisir de trinquer !Aujourd?hui, hélas, la politesse n'est plus de mise. Enseignant dans les Comores, une jeune collègue s'étonnait que mes élèves se lèvent quand quelqu'un entrait dans ma classe : « Tu fais ça, c?est drôlement ringard ! ». Dans un des derniers éditoriaux de Jean-Marie Bisson, ancien maire, il s'étonnait de l'impolitesse de certains de ses concitoyens qui entrent dans les magasins sans prononcer un mot. Sur les pistes aujourd'hui, les 4x4 vous croisent sans un regard derrière leurs vitres fermées. Et dans certains quartiers, des voisins vous croisent sans vous répondre à votre salut. O tempora ! O mores ! Je préfère rester ringard.