Ventes
de biens écclésiastiques à Pruniers
1791-1795
Source :
Bulletin Société d'Art, d'histoire et d'Archéologie de Sologne
n°4, 4ème trimestre 1984
Article de Jean-Marie QUELQUEGER
A l'époque, fin de combler le déficit de l'Etat, la Constituante décida la vente des biens du clergé...
Aux Bruzolles
La métairie de Breuzolles se
décomposait en bâtiments, une cour, 4 boisselées de jardin,
des terres labourables, des pacages et des prés. Ce lieu
appartenait, ainsi que le Prieuré, à l'abbaye bénédictine de
Pontlevoy et était affermé à Nicolas GAUTRY. Il a été vendu
aux enchères et adjugé à Claude CREPIN de Romorantin pour 2
550 livres. Le 07/07/1791, celui-ci se présente et déclare
avoir enchéri au nom de Marie-Thérèse HERNAULT de MARMAGNE,
demeurant à Romorantin.
A la Planche Marmagne
Le lieu et locature de la Planche
Marmagne dépendait de la Chapelle de Saint-Jean (Chapitre de
Romorantin). Le tout consistait en un bâtiment pour le logement
du fermier, des terres labourables et non labourables, prés et
pâturaux ainsi que de dépendances. Le bien a été adjugé à
Michel LECOMTE, maître-tanneur à ROmorantin pour 2 400 livres.
De nos jours cette locature n'existe plus, mais le lieu-dit
Marmagne subsiste.
Le Prieuré
Le lieu et métairie du Prieuré dépend
de l'abbaye de Pontlevoy. Il consiste en bâtiments d'habitation,
d'écurie, dune grange, d'un toit à bestiaux et d'une loge ainsi
que d'une ancienne chapelle servant de cellier. L'ensemble est
clos par une porte cochère.
De nombreux pâtureaux, prés et pacages, bruères et terres en
dépendent. Le procès-verbal d'estimation est dressé le
23/10/1790 à hauteur de 5 071 livres.
Une première vente a lieu le 10/01/1791 et le Prieuré est
adjugé provisoirement à Pierre SOUPIRON, marchand droguiste à
Romorantin. Une deuxième vente a lieu le 24/01/1791 et au
douzième feu après une lutte serrée le bien est adjugé à
Salomon MARTIN-TEXIER, bourgeois de Romorantin pour la somme de 8
525 livres
A partir de 1819 Félix AUBINEAU, notaire de Graçay et gendre de
l'adjudicataire vend la propriété en morcellements. La façade
de la chapelle (premier tiers du XIIIème siècle) avec ses baies
du chevet en triplet est conservée.
Saugirard
Le lieu et
dépendance d'une locature au village de Saugirard, paroisse de
Pruniers consiste en bâtiments, cour et six boisselées de
jardin ainsi que cinquante boisselées de terres labourables et
un arpent de pré en quatre pièces. Ce bien est la propriété
du Chapitre de Romorantin et a été affermé à GAILLARD par
bail devant Me DURAND, notaire à Romorantin le 10/11/1784 contre
36 livres en argent et 8 poulets. La locature est estimée 753
livres et 10 sous et adjugée le 03/10/1791 à Blaise de
COURCELLE, fabriquant à Romorantin pour la somme de 1 425
livres.
La Chapelle ou Grand
Saugirard
Le lieu,
métairie et domaine de la Chapelle, connue sous la dénomination
de Grand Saugirard et affermé à Pierre GARNON. Le bien est
propriété de la commanderie de Saint-Marc d'Orléans, ordre de
Malte et consiste en bâtiments pour le fermier, granges,
écurie, bergerie, vacherie et autres bâtiments couverts de
tuiles, cour et jardin le tout en une pièce contenant 24
arpents, 73 perches 1/5ème. Il est limité au nord par les prés
de la Generie et le nommé BARBEILLION, haies vives et fossés de
ce côté ; au levant par les terres du lieu du Laurent et au
couchant par des pacages communs, un fossé faisant séparation.
Dans cette pièce sont compris les bois taillis, terres
labourables et pâturages. D'autres terres sont situées aux
lieux-dits suivants : le pré de la Chapelle, le Bois Bousseriau,
la petite Noue, la Noue, les prés hardis, l'Isle. L'ensemble est
estimé à 9 000 livres.
La vente a lieu le 14/02/1793 et après 13 feux sans enchères le
domaine est adjugé pour 17 800 livres à François VILPOU, de
Romorantin qui accepte pour Françoise BONNARD veuve de François
BOURDIN et autorisée par Jean-Claude AULAS, ancien entreposeur
du tabac à Selles-sur-Cher, son second mari.
Guerigny ou L'Abbaye et
la Brigaudière
Les deux
lieux dépendent de l'Abbaye de Notre-Dame des Feuillants de
Selles-sur-Cher. Le procès-verbal d'estimation est dressé le
28/10/1790 par Louis François VALLET, notaire à Romorantin et
Claude BARANGER-GITTON, fabriquant à Romorantin, expert.
Le lieu et métairie de Guérigny, vulgairement appelée Labbée
ou l'Abbaye, consiste en un corps de bâtiments composé de 2
chambres basses à feu, 2 chambres hautes, grnier dessus, 1 toit
à boeuf, 1 toit à brebis, 1 grange à l'entrée de laquelle il
y a d'un côté une écurie et de l'autre côté quelques toits,
le tout couvert de tuiles, cour, jardins et terres.
Le lieu et métairie de la Brigaudière consiste en bâtiment à
demeurer, composé d'une chambre à cheminée, une autre petite
chambre à côté, 6 toits à bestiaux, 1 grange, le tout couvert
de tuiles, avec les cours, ouches et jardins qui en dépendent
ainsi que des terres.
Le tout ext expertisé pour une valeur de 10 460 livres en présence de Monsieur et Madame THIDE qui veulent acquérir ces articles. Les premières enchères ont lieu sans résultat le 10/01/1791, les suivantes, le 24/01/1791 aboutissent par l'adjudication pour la somme de 19 500 livres à Louis AUBIN, notaire à Romorantin.
Le Grand Village
Il s'agit
de 8 boisselées de terres proches de la métairie du Grand
Village et qui dépendent de la cure de Pruniers. Elles joignent
au levant et au midi Mademoiselle de MARMAGNE, au couchant le
sieur PELLETIER et au nord le chemin de Pruniers au Grand
Village. Ces terres sont adjugées le 28/07/1791 pour 45 livres
à Mademoiselle Marie-Thérèse HERNAULT de MARMAGNE, bourgeoise
de Romorantin.
Le Clos des Bastes
Il s'agit
d'un quartier de vignes provenant de la cure de Pruniers et
joignant au levant Pierre ARNAULT, au couchant François
BESLOUIS, au midi le chemin qui va aux champais communs, au nord
la veuve PLOTTU. La vente a lieu le 30/07/1791 et est adjugée à
François THIDET, bourgeois de Pruniers pour 65 livres.
Divers
La vente porte sur 8 parcelles de vignes situées au clos du
Bourg et au clos de Verrière. Ces biens sont la propriété de
la cure de Villeherviers et sont adjugés le 14/10/1791 à
Antoine DELAFOND et André CUISINIER boulanger, tous deux
demeurant à Romorantin, pour la somme de 330 livres. Le bien
revient à François GOURDET, vigneron demeurant au Bourg de
Pruniers.